L’Europe face à son destin dans la guerre russo-ukrainienne ?

Les annonces de Donald Trump laissant entendre que les Etats-Unis pourraient ne pas venir en aide des pays de l’OTAN s’ils étaient attaqués, le lancement par la Russie d’un avis de recherche contre la Première ministre estonienne, Kaja Kallas, pouvant servir de prétexte à l’invasion des pays baltes par la Russie, et l’assassinat du principal opposant russe, AlexeÏ Navalny, nous rappellent à quel point les menaces sont aux portes de l’Europe et que les prochaines élections européennes constitueront un enjeu vital pour nos démocraties européennes. 

En tant que socialistes européens, nous devons avoir à cœur de défendre pleinement notre idéal de paix en Europe et une Europe de la défense, et ne faire preuve d’aucune ambiguïté vis à vis de la Russie, parce que la menace d’une guerre contre l’Union Européenne est bien réelle, à l’heure où l’Ukraine entre dans sa troisième année d’une guerre terrible qui a déjà fait des centaines de milliers de victimes. Nous pouvons cependant nous féliciter des accords de sécurité signés par la France et l’Allemagne pour soutenir l’Ukraine de Volodymyr Zelensky

Nous vous partageons cette analyse très lucide du conflit russo-ukrainien d’Amine Maalouf, secrétaire perpétuel de l’Académie française, dans Le Labyrinthe des égarés : “Moralement indéfendable, cette guerre représente, de surcroît, une stratégie hasardeuse. Au lieu de sortir la Russie de son impasse historique, elle risque de l’y enfoncer davantage. Au lieu de démontrer la fragilité de la nation ukrainienne, elle est en train d’assurer pour longtemps sa place dans l’Histoire. Au lieu d’enfoncer l’OTAN dans sa « mort cérébrale », elle lui a permis de sortir du coma, et de retrouver une raison d’être. Et au lieu de mettre fin à la prédominance des puissances occidentales, elle pourrait avoir pour conséquence de la « reconduire » pour quelques années de plus.”